Photo © Maxime Chatinet @maxime.CHT9

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L'interview de Leïan en CHASE Basketball

Propos recueillis par Zoé Lambert

Leïan a 18 ans, il est fraîchement bachelier et vit pour le basket. Pour concilier études et passion, il a intégré la filière CHASE (Classe à Horaires Aménagés Sportifs d’Excellence), un dispositif scolaire permettant un suivi académique rigoureux tout en pratiquant un sport de haut niveau. Entre cours, révisions et entraînements, son quotidien est rythmé par la discipline et l’ambition.Rencontre avec un adolescent déterminé qui nous raconte son parcours passionné.

Photo © Maxime Chatinet @Maxime.CHT9

Présentation

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Leïan Seri-Hocking, j’ai 17 ans et je suis passionné de basket depuis six ans. Mon parcours, aussi bien scolaire que sportif, est un peu particulier : à la base, l’école n’était pas vraiment mon truc, et pourtant, je me suis orienté vers un cursus qui exige beaucoup dans les deux domaines. Aujourd’hui, j’en suis plutôt fier.

Comment as tu commencé le basket ?
J’ai grandi dans une famille de sportifs : mon père pratique le karaté depuis ses 3 ans, mon frère est fan d’arts martiaux, tout comme ma mère. Je me suis senti obligé de jouer au foot pour m’intégrer en primaire. Le foot me permettait de me relâcher, puis j’ai découvert la pratique du basket par hasard:  des amis m’ont proposé de les accompagner sur un terrain pendant les pauses déjeuner. On a fini par y jouer tous les midis. Pareil l’année suivante. Je me suis dit qu’il fallait que je rentre en club.

Comment s’organisent tes journées entre cours et entraînements ? C’est intense ?
Clairement, oui, c’est très intense. En gros, c’est un enchaînement de devoirs, révisions et entraînements.

Peux-tu nous décrire une journée type ?
Je me lève à 6h, je prends mon petit-déjeuner, je me prépare, et parfois je m’entraîne un peu avant les cours. Ensuite, j’ai cours de 8h à 13h. À la pause de midi, je rentre chez moi pour manger et travailler mes devoirs ou réviser. Puis, selon les jours, j’ai entraînement entre 19h et 22h, voire jusqu’à 23h. Je rentre vers 22h30, parfois 23h30. Je termine de manger vers minuit, je prends une douche et je vais me coucher.

LA FILIÈRE CHASE

Peux-tu nous expliquer ce qu’est la filière CHASE et comment tu y es entré ?
Pour y entrer, il faut déjà être licencié dans un club avec un minimum de 6h d’entraînement hebdomadaire imposé. En réalité, entre la musculation, les séances perso, les entraînements en club et le coaching, on tourne plutôt autour de 20h par semaine. Il faut fournir des documents comme les attestations sportives, les bulletins scolaires, et ensuite, c’est l’établissement qui décide. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, on ne te demande pas d’être excellent, mais d’avoir un niveau correct, d’être régulier et surtout très motivé.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce programme ?
Je voulais faire un sport-études, et en cherchant des options, je suis tombé sur la section CHASE. C’était exactement ce qu’il me fallait.

Tout savoir sur le CHASE

  • C'est un dispositif qui s’adresse à des élèves de haut ou de très bon niveau sportif qui souhaitent mener de front une scolarité réussie et une pratique sportive importante. 
  • Ils peuvent bénéficier d’un aménagement du temps scolaire : l’emploi du temps est adapté collectivement et individuellement si besoin, afin de permettre aux élèves de suivre leurs entraînements et de disposer de temps pour faire leurs devoirs. 
  • En termes d’aménagement des horaires, les Chases fonctionnent sur le modèle des CHAM et CHAD (classe à horaires aménagés musique ou danse). 

Tout savoir sur la NBA

  • La National Basketball Association (NBA) est une ligue de basket-ball nord-américaine créée en 1946.
  • La NBA est une ligue sportive professionnelle fermée, c’est-à-dire qu’aucune équipe n’est reléguée ou promue à la fin du championnat.
  • On parle de franchise et non de club pour désigner les équipes de la NBA. Elles appartiennent à un propriétaire qui peut déménager son équipe. Par exemple, en 2012, les Nets quittent le New Jersey pour s’installer à Brooklyn. La franchise change également de nom : les New Jersey Nets deviennent les Brooklyn Nets.
  • La compétition comprend deux phases : la saison régulière et les Playoffs.
  • Avant cette phase de compétition, les équipes disputent une série de matchs amicaux, dits de pré-saison.

Motivation et objectifs

Qu’est-ce qui te motive au quotidien ?
Le basket, tout simplement. C’est une vraie passion, c’est ma vie. Si je ne m’entraîne pas, je sais que je m’éloigne de mon rêve et que quelqu’un d’autre prendra de l’avance.

Tu te fixes quels objectifs à court terme ? Et à plus long terme ?
À court terme, devenir professionnel. À long terme, intégrer la NBA, bien sûr ! (National Basketball Association, la plus grande ligue de basket au monde.)

Tu as un joueur ou une joueuse qui t’inspire particulièrement ?
Oh oui, Stephen Curry ! C’est un joueur qui a été très critiqué au début de sa carrière, en NBA comme en NCAA (National Collegiate Athletic Association). Pourtant, il a prouvé que sa taille – 1m88, grand dans la vie de tous les jours, mais plutôt petit pour un basketteur – n’avait aucune importance. Ce qui compte, c’est le travail, la confiance en soi et une discipline de fer.

D’ailleurs, en parlant de discipline, Kobe Bryant était un monstre à ce niveau-là. Son fameux entraînement “6-6-6” : 6 heures par jour, 6 jours par semaine, pendant 6 mois ! Un truc de fou… Essayer de suivre son rythme ne tiendrait pas un mois, ça serait la mort assurée ! (Rires.)

Vie lycéenne

C’est facile de concilier vie scolaire, entraînements et vie perso ? As-tu une vie sociale, sans indiscrétion ?
C’est parfois compliqué, surtout quand on a une copine, comme moi. Ce rythme peut créer des tensions : reproches de ne pas être assez présent, de ne pas avoir assez de temps pour elle… Je comprends, mais il faut que la personne en face accepte la place que prend ma passion.
En tout cas, pour tenir le coup, il faut savoir se ménager des moments de détente, prendre du temps pour soi et ne pas négliger sa vie sociale. Tous les grands joueurs le disent : pour bien performer sur le terrain, il faut être bien dans sa tête et dans sa vie.

Tu ressens parfois de la pression ou des moments de doute ? Comment tu gères ça ?
Au début, je n’avais que des doutes ! Dans mon premier club, par exemple, les coéquipiers refusaient systématiquement de me passer la balle. Ils préféraient perdre plutôt que de me faire jouer, sous prétexte que je n’avais pas le niveau. C’était dur psychologiquement…

Et après ?

Tu as eu ton bac en juillet – félicitations de la rédaction ! –, que vas-tu faire maintenant ?
Je devais partir aux États-Unis, mais des problèmes “techniques” de contrat m’ont obligé à rester en France. Du coup, je vise une licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) pour continuer dans le sport tout en me préparant un plan B, au cas où le basket ne marcherait pas.

Photo © Maxime Chatinet @Maxime.CHT9

Pour finir

Un conseil à donner à un·e collégien·ne qui rêve de suivre le même parcours ?
Soyez sûr·e d’avoir une bonne stabilité scolaire. La filière CHASE demande énormément de volonté et de discipline. Les horaires sont aménagés, mais le niveau attendu est le même qu’ailleurs, avec moins de temps pour l’atteindre. Il faut donc être rigoureux·se pour deux raisons : rester serein·e en compétition, et pouvoir se replier sur des études supérieures en cas de pépin.

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