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Le nouveau "joint" qui peut te cramer le cerveau
On l'appelle PTC, Buddha Blue ou encore Spice. Assimilé au cannabis, ça s'achète parfois sous le manteau à la sortie des cours, mais la comparaison s'arrête là. Cette drogue de synthèse, apparue en France il y a une dizaine d'années, est un piège chimique qui peut te coûter très cher. Décryptage d'une fléau ravageur qui fait boom chez les jeunes.
C'est quoi ce truc ? Un "bad trip" en fiole.
Oublie l’image de la plante qui pousse. La PTC (Pète Ton Crâne) est une substance fabriquée en laboratoire, un dérivé chimique qui imite les effets du cannabis… en beaucoup, beaucoup plus fort. On te la vend sous forme de poudre ou, le plus souvent, en liquide pour ta cigarette électronique “puff”. Un chemin direct vers le cerveau, qualifié de “voie royale” par les spécialistes.
Derrière des noms qui claquent se cachent des molécules aux effets décuplés. Là où le cannabis stimule tes récepteurs, la PTC les défonce. “La stimulation est bien plus importante”, alerte le Dr Nicolas Bonnet, addictologue. Certaines de ces substances peuvent être jusqu’à 200 fois plus puissantes que le THC naturel.

Les effets : De l'euphorie au cauchemar éveillé
Sur le coup, tu peux avoir l’impression de “planer” , de te sentir détendu et euphorique , avec des sens plus vifs. Mais le “come down” est brutal et les effets secondaires, imprévisibles et violents.
Les plus fréquents :
- Bouche sèche, yeux rouges et fringales incontrôlables.
- Vomissements, violents maux de tête et bouffées de chaleur.
- Le cœur qui s’emballe (tachycardie).
- Crises d’angoisse, paranoïa, hallucinations, voire des impressions de sortie de corps.
- Dans les cas les plus graves : paralysie, perte de connaissance, convulsions et détresse respiratoire.
Une roulette russe chimique
Consommer ce type de produit, c’est jouer à la roulette russe avec ta santé physique et mentale. Les risques sont nombreux et documentés :
- Psychiatriques : Attaques de panique, paranoïa, hallucinations et même des idées suicidaires.
- Cardiovasculaires : Palpitations, douleurs au cœur pouvant aller jusqu’à l’infarctus.
- Neurologiques : Amnésies, malaises, convulsions.
- Addiction express : Le corps s’habitue très vite, il en faut toujours plus pour le même effet. L’arrêt est un véritable calvaire avec des symptômes de sevrage qui peuvent inclure tremblements, vomissements, insomnies et crises convulsives.
- Overdose fatale : Le dosage de ces produits est totalement aléatoire d’un lot à l’autre. Un lot trop concentré peut t’envoyer à l’hôpital… ou pire. Si aucun décès n’a encore été signalé en France, 12 morts ont déjà été recensées en Europe à cause d’une de ces molécules.
Comment gérer si ça dérape ?
Si un pote ou toi partez en “bad trip” (crise d’angoisse, parano) : assieds-toi, tête en bas, et respire lentement.
En cas de symptômes graves (vomissements, convulsions, perte de connaissance, hallucinations, idées noires) : N’attends pas ! CONTACTE LES SECOURS.
SAMU : 15Pompiers : 18 ou 112
Accro ? Des solutions existent (et c'est gratuit)
Tu sens que tu perds le contrôle ? Tu n’arrives pas à arrêter ? Ce n’est pas une honte, et tu n’es pas seul(e).
Parles-en à un médecin ou à une structure spécialisée. Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) sont là pour ça. C’est anonyme, gratuit pour les moins de 25 ans. Sans jugement, ils t’écoutent, te conseillent et peuvent t’orienter. Tu peux aussi te tourner vers les Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) ou les Maisons des adolescents.