C’est l’histoire d’un homme nommé Slavik qui, grâce à son élégance singulière et son style unique, connut une autre vie que celle d’un sans-abri ukrainien.

Par Violette GAUTHIER

La rencontre avec Yurko

Slavik, 55 ans, erre dans les rues de Lviv en Ukraine lorsqu’il rencontre le photographe Yurko Dyachyshyn. Malgré les difficultés auxquelles il doit faire face quotidiennement pour survivre, Slavik possède une chose unique au monde : un style.
Chaque jour, il enfile de nouveaux vêtements qu’il récupère et garde précieusement cachés dans un coin de la ville : manteau de fourrure, polo rose, sweat déchiré, marinière, dentelle, short et pantalon superposé, tunique de judo, féminin, masculin. Il sait tout assembler.
Slavik, dans le froid, la faim, le regard des autres, la quête pour quelques pièces de monnaie, sait la liberté de s’exprimer par le vêtement. Il joue, et Yurko Dyachyshyn capture ses instants de création vestimentaire.

Poster Slavik par la photographe Yurko Dyachyshyn

À la recherche du style

Un style, c’est ce que les directeurs artistiques des grandes maisons de mode recherchent. Balenciaga conçoit une collection de vêtements fortement inspiré par Slavik. En quelques mois, il devient une véritable icône de mode. Le milieu salue la créativité de Balenciaga et son ouverture d’esprit à l’idée de s’être inspiré d’un sdf !

Où se trouve la limite ?

Si l’hommage est bien souvent salutaire, celui-ci interroge. Tout ce que nous percevons, rencontrons et découvrons est susceptible de nous inspirer, mais où pouvons-nous placer la limite ?

Comment ce style issu d’une situation de vie difficile et de la pauvreté peut-il inspirer et même enrichir l’industrie de la mode ?

Malgré le paradoxe que cette histoire soulève, il est toujours beau de se souvenir d’une vie, d’un esprit, d’un style, celui de Slavik.

slaviks-fashion-shop.fourthwall.com/
@yurkodyachyshyn
@slaviksfashion

Privacy Preference Center